Suite à la conférence à la Biennale d'Art Actuel Sacré

Un très beau temps d'échange entre art et spiritualité, Bouddhisme et Christianisme, art traditionnel et modernité artistique. La Biennale d'Art Actuel Sacré, dont Frank Castany est l'ardent commissaire, vient offrir à l'homme contemporain cette nourriture dont il a un besoin vital comme l'exprima fort bien Antonin Artaud :

« Jamais, quand c’est la vie elle-même qui s’en va, on a autant parlé de civilisation et de culture. Il y a un étrange parallélisme entre cet effondrement généralisé de la vie qui est à la base de la démoralisation actuelle et le souci d’une culture qui n’a jamais coïncidé avec la vie, qui est faite pour régenter la vie. 

Avant d’en revenir à la culture je considère que le monde a faim, et qu’il ne se soucie pas de la culture ; que c’est artificiellement que l’on veut ramener vers la culture des pensées qui ne sont tournées que vers la faim.

Le plus urgent ne me paraît pas tant de défendre une culture dont l’existence n’a jamais sauvé un homme du souci de mieux vivre et d’avoir faim, que d’extraire de ce que l’on appelle la culture, des idées dont la force vivante est identique à celle de la faim. 
Nous avons surtout besoin de vivre et de croire à ce qui nous fait vivre et que quelque chose nous fait vivre.  (...)"


Préface à Le théâtre et son double.


Mon propos s’est proposé d’explorer la manière dont l’art bouddhiste, en tant qu’il s’inscrit dans une tradition, était surtout soucieux de fidélité à l’absolu (tel que réalisé par le Bouddha) et que pour ce faire il montrait plus qu’il ne disait, c’est-à-dire qu’il voyait l’œuvre plus comme l’occasion d’offrir un accès à l’absolu par expérience directe, plutôt que comme l’équivalent visuel d’un discours fut-il religieux ou spirituel (les images comme liber idiotarum selon Grégoire le Grand). Nous avons vu, par exemple, comment l’intériorité pouvait être évoquée par cette sculpture japonaise….


Le Vénérable Rahula, art japonais, XVIIe siècle.

... ou comment cette recherche de spirituel dans l’art pouvait se retrouver dans l’art moderne avec cette installation de Robert Filliou qui nous fait vivre et voir  l'unité comme l'interpénétration des phénomènes.

 
Robert Filliou, Eins, one, un,... 1984.

Voilà la bibliographie de cette conférence pour ceux qui souhaitent approfondir les sujets traités :

Aux sources du Bouddhisme, sous la direction de Lilian Silburn, Fayard. 
Le Message du futur Bouddha, Trad. François Chenique, Dervy.
Maître Eckhart, Sermons-Traités, Gallimard.
La collection des lettres de Jean de Dalathya par Robert de Beulay, Brepols, coll. Patrologia Orientalis.
Simone Weil, La Pesanteur et la Grâce , Pocket.
Simone Weil, La personne et le sacré, Rivages.
Yves Bonnefoy, L’improbable et autres essais, Gallimard. 
Wassily Kandinsky, Du spirituel dans l’art, Gallimard.
Arts ésotériques de l’Himâlaya, RMN.
Le panthéon bouddhique du Japon, RMN.
Mario Bussagli, L’art du Gandhara, La Pochothèque



L'exposition, qui dure jusqu'au 1er décembre, présente des oeuvres réellement inspirées. J'ai choisi d'en présenter ici deux qui m'ont particulièrement touché. 
Celle d'Augustin Frison Roche pour sa simplicité puissante et son caractère archétypal et celle de Marcel Crozet pour sa photographie alchimique qui nous montre une terre céleste.

 
Augustin Frison Roche, Axis Mundi, 2017.

Augustin Frison Roche, Axis Mundi, (détail).


Marcel Crozet, Celestia, 2017.
 

Une exposition et des conférences à suivre si on attend de l'art et de la culture l'occasion d'une rencontre avec l'essentiel.

Pour de plus amples informations sur la Biennale d’Art Actuel Sacré c’est ici.
Pour le programme des différentes interventions, c’est .

 

 

 

 

 

 

 

 


 


      

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